dimanche 24 juin 2007

Derrière le verre....l'artiste

Derrière chaque objet de brasserie il y a un créateur, voire un artiste, plus ou moins inspiré, plus ou moins talentueux.
Sur cet exemplaire de verre à l'acide, la mise en négatif permet de révéler le travail original de l'artiste qui a ensuite servi à faire la matrice utilisée pour le gravage à l'acide.

Il faut savoir que les verres à bière anciens étaient décorés de motifs apposés grâce à diverses techniques. Parmi ces techniques le gravage à l'acide occupe une place particulière. Cette méthode fut utilisée entre 1890 et environ 1940, avec un âge d'or dans les années 1910 et 1920.

Des milliers de modèles de verres à bière belges furent ainsi décorés à l'acide, et quelques verres français également, souvent produits en Belgique d'ailleurs. Cette technique fut abandonnée du fait de la difficulté à obtenir des motifs polychromes et fut progressivement remplacée par la technique de l'émaillage, qui offrait plus de possibilités au niveau des couleurs et était plus résistante à l'usage.

Pour graver un verre à l'acide, voici comment il était généralement procédé :

- Le verre était entièrement recouvert d'une couche de cire. Cette cire était ensuite découpée et détaillée selon le motif à obtenir. On pouvait aussi s'aider d'une matrice métallique recouverte de cire molle. Les parties découvertes étaient ensuite exposées à un mélange d'acide fluorhydrique et d'eau, additionné d'un peu d'acide sulfurique. Ce mélange avait pour effet d'attaquer le verre en surface et de le dépolir.

- Une exposition de quelques minutes suffisait généralement pour graver le verre. La cire était ensuite retirée et le verre était prêt. Des substances complémentaires à base de zinc était parfois employées.

- Les gravages étaient généralement blancs, mais des teintes jaunes, vertes, rouges ou bleus étaient parfois utilisés pour donner une touche colorée au verre ainsi produit.

Cette technique offrait l'avantage de pouvoir effectuer des dessins d'une grande finesse de détail.

Le sablage des verres, technique antérieure, fut également utilisé mais de façon plus ponctuelle car il n'autorisait pas le même niveau de finesse. Un verre sablé est généralement des années 1900-1910.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Très intéressant ce genre d'explications, car beaucoup de collectionneurs, nous les premiers, ont de graves lacunes en techniques de fabrication. Nous nous coucherons ce soir un peu moins bêtes, et allons sûrement rêver de ce magnifique verre (encore une fois...)

beerlabel a dit…

C'est quand même étrange que le verre est était imprimé (oups, déformation professionnelle)... gravé en négatif. Sachant que les verres gravés sont rares du moins en France, était-il courant de les graver en négatif?

Cyril PAGNIEZ a dit…

oui, la plupart des verres à l'acide sont gravés en négatif, mais parfois aussi "en positif", on connaît par exemple en Belgique un verre "Charlot" gravé en deux versions dont une négative et une "positive" si je puis dire